Chers amis, depuis le mardi 17 mars, nous vivons chacun dans un petit ermitage. Cette période de confinement contrainte et forcée, même si nombre d’entre nous télétravaillent, bousculent nos vies et les priorités impérieuses que nous avions échafaudées. Mais certains m’ont posé cette question : « Ce temps nouveau n’est-il pas l’occasion de réfléchir sur nous-mêmes, sur le sens de notre vie ? », « En fait, n’est-ce pas un temps gratuit ? » Certains m’ont dit : « Je fais de ce temps une retraite personnelle, en solitude ou en famille », alors que d’autres me disent au contraire : « Accumuler vie professionnelle (télétravail) + vie familiale + vie scolaire des enfants à la maison, je craque !!! ».
Ce temps de repos spirituel, nous le trouvons dans la Parole de Dieu. Ils nous permettent de ponctuer notre journée, et de reprendre courage pour affronter les jours suivants mais qu’en est-il de la Sainte Messe dont nous avons tant besoin ?
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C’est donc officiel depuis ce mardi 28 avril… Le 1er Ministre, Édouard Philippe juge qu’il est « légitime » de ne pas organiser de cérémonies religieuses avant le 2 juin.
La Conférence des Évêques de France (CEF) a dit « prendre acte avec regret de cette date (…) imposée ». « Nous partageons le souci du gouvernement de limiter au maximum la circulation de l’épidémie, mais nous voyons mal que la pratique ordinaire de la messe favorise la propagation du virus et gène le respect des gestes barrières plus que bien des activités qui reprendront bientôt », écrit-elle dans un communiqué, tout en assurant que les catholiques « respecteront les consignes du gouvernement ».
Mgr Aillet, évêque de Bayonne se demande : « N’y a-t-il pas des adaptations possibles ? (…) La liberté de culte est essentielle à la vie sociale ». Et de se dire « très surpris de constater que le plan de déconfinement présenté il y a quelques jours au gouvernement » par l’épiscopat « avec des préconisations très strictes en matière de précautions sanitaires, n’ait pas du tout été considéré ».
La Conférence des Evêques de France a présenté de véritables mesures au gouvernement, elles n’ont donc pas été entendues… N’y a-t-il pas là un mépris envers les croyants. Comment est-il possible de rouvrir les écoles, les transports en commun, mais pas les églises ?
Dans le plan de la CEF, étaient proposées « une grande distanciation dans les églises », « des entrées et sorties organisées » et « des mesures liturgiques respectant la sécurité, comme dans les commerces de nécessité actuellement », précise Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, « déçu » et ressentant « une certaine colère ».
« On fait donc confiance aux chefs d’entreprise, (…) aux élus locaux, aux commerçants… pour organiser une reprise sécurisée de l’activité et c’est bien. Pourquoi Édouard Philippe ne (peut) pas faire la même confiance aux évêques, aux curés pour une reprise prudente du culte ? », s’interroge aussi l’abbé Grosjean, blogueur, du diocèse de Versailles.
Le pape Saint Jean-Paul II dans sa Lettre aux Familles disait à propos de la Sainte Messe: « Il n’existe pas d’autre puissance que l’Eucharistie, ni d’autres sagesses par lesquelles nous puissions être sauvés et par lesquelles nous puissions contribuer à sauver les autres. Il n’y a pas d’autre puissance, ni d’autre sagesse par lesquelles, vous parents, vous puissiez éduquer vos enfants et aussi vous-mêmes. La puissance éducative de l’Eucharistie s’est confirmée à travers les générations et les siècles ».
Il est aujourd’hui nécessaire de se battre pour notre liberté, pas la liberté de faire n’importe quoi, mais une liberté élémentaire, la liberté de culte !
La célèbre chanteuse Sinead O’Connor avait déclaré dans un entretien : « On se sent vide, parce qu’on a balayé la spiritualité de nos vies. Comme on ne sait plus comment exprimer ce qui est en nous on essaie de combler ce vide avec l’alcool, la drogue, le sexe ou l’argent. Et partout, des gens hurlent pour la vérité. » Les gens recherchent quelque chose de plus : ils cherchent un sens plus profond, un but pour leur vie. La réponse se trouve en Jésus-Christ. Lorsqu’on a découvert cette réalité, c’est la chose la plus naturelle que de désirer en parler aux autres.
Au XVIème siècle un concours de poésie avait été organisé par Charles d’Orléans, frère du roi de France. Chacun devait composer un poème commençant par le même vers « Je meurs de soif auprès de la fontaine ». C’est peut-être une phrase emblématique du monde d’aujourd’hui. Il y a une fontaine intarissable, les trésors de grâce que Dieu réserve à chacun, l’opportunité ouverte à tous de faire l’expérience bouleversante de son amour. Et cette source reste méconnue de beaucoup. « Je meurs de soif auprès de la fontaine » : Parler aux autres de sa foi est le moyen de rendre cette eau vive disponible à ceux qui en ont besoin. C’est dire à quelqu’un qui se meurt de soif dans un désert « viens, là, j’ai trouvé une source, cette source c’est le CHRIST ! »
Que Dieu vous bénisse et bénisse vos familles !
Abbé Jérôme MARTIN, aumônier AFC SAVOIE